Science fiction

Pourquoi les Francs-maçons ne sont certainement pas les héritiers des constructeurs de cathédrale qu’ils disent être

Depuis l'incendie de Notre-Dame de Paris, représentants et membres de la franc-maçonnerie n'ont eu de cesse de se réclamer des "bâtisseurs de cathédrale".

Atlantico : Cet héritage revendiqué est-il justifié ?

Natalia Trouiller : Absolument pas, et tous les historiens vous le diront. Mais la Franc-maçonnerie a ceci de particulier qu’elle est un objet historique particulièrement difficile à étudier puisqu’elle passe son temps à réécrire sa propre histoire, parce que le réel ne la satisfait pas. Tout au long de son histoire, elle va non seulement s’inventer des origines prestigieuses, mais elle va également continuellement réécrire des épisodes peu glorieux de son existence. C’est ainsi qu’on voit le Grand Orient célébrer chaque 1er mai en grande pompe les morts de la Commune, alors que si des francs-maçons ont bien été communards, l’obédience de l’époque s’est soigneusement rangée du côté de Thiers et a applaudi au massacre. Idem pour l’esclavage : si le Grand Orient aujourd’hui se targue d’avoir compté Victor Schoelcher dans ses rangs, c’est en oubliant qu’ils ont fait radier le même Schoelcher pour « activités politiques » en 1844.

Comment s'explique cette fascination des franc-maçons pour les confréries médiévales de tailleurs de pierre ? Est-ce la seule filiation historique dont la franc-maçonnerie se revendique ?

La filiation des bâtisseurs de cathédrales n’est ni la première, ni la seule filiation revendiquée par les francs-maçons, et ce qu’il faut savoir c’est qu’aucune de ces filiations revendiquées n’est vraie historiquement. La vraie filiation, ce sont les tavernes londoniennes où sociabilisaient bourgeois et lords qui venaient s’encanailler. On le sait grâce aux chansonniers de l’époque, comme dans cette chanson des années 1720 : « We make [you mason]for five guineas, the price is but small, and then Lords and Dukes, you your Brother may call, have gloves, a white apron, get drunk and that’s all » (« on te fait maçon pour 5 guinées, c’est peu cher payé, et dès lors tu peux appeler les Lords et Ducs tes frères, tu mets des gants, un tablier blanc, tu t’enivres et voilà tout »).

Dans les tout premiers rituels, le premier Franc-Maçon est Noé ; très vite il cède la place à Hiram, architecte du temple de Salomon, ce qui donne aux Francs-Maçons une filiation prestigieuse, ancienne et invérifiable. Du temple de Salomon aux cathédrales, il n’y a qu’un pas qui fut vite franchi. Puis en 1723, il y eut un tournant majeur. La mode de la franc-maçonnerie était devenue une véritable fièvre en Europe : tout le monde voulait se faire initier. Trois grades, ce n’était plus assez, et surtout les cathédrales ce n’était plus assez prestigieux : à la cour même on voulait être initié ! On a donc un document, le discours du chevalier de Ramsay, qui dit en substance ceci : nous savons bien que nos origines de bâtisseurs de cathédrales sont une ineptie, à partir de maintenant, nous allons dire que nous sommes les descendants… des Templiers. Plus tard encore, au XIXe siècle, des demi-soldes de l’armée impériale, les frères Bédarride, inventeront une nouvelle origine, celle des prêtres de l’antique Egypte et vivront de la vente de grades maçonniques – ils en créeront jusqu’à 90.

Pourquoi est-ce que ce genre de mythes fondateurs parfaitement inventés continuent selon vous à prospérer dans ces milieux franc-maçons pourtant notoirement très hostiles aux croyances ?

Je crois que les Francs-Maçons viennent en loge pour rêver. Il y a ceux, assez peu nombreux en fait car les Francs-Maçons connaissent très mal leur propre histoire, qui savent que tout cela est du vent mais qui s’en fichent complètement parce que pour eux l’essentiel n’est pas là : le rituel leur permet, disent-ils, d’ouvrir un espace symbolique où ils peuvent être ce qu’ils disent qu’ils sont. C’est la fonction performative – magique si vous voulez – du rituel qui les intéresse. Et les autres n’ont pas forcément envie de savoir. La question, c’est dans quelle mesure ils se prennent au jeu. Travailler son ego quand on est couvert de babioles en toc et affublé du titre de Sublime Chevalier Elu, j’ai du mal à voir comment cela peut se faire.

Natalia Trouiller est l'auteur de "La franc-maçonnerie : Les mythes réinventés"

 

 

 

 

Source : La République des Pyrénées

 

 

 

AVERTISSEMENT

Le site "Nous sommes partout" dont le nom déja en se rapprochant du journal collaborationiste de 1941 "Je suis partout" indique les orientations, publie une page d'un antimaconisme violent, indiquant les 11 raisons de ne pas adhérer à la franc-maçonnerie. Il semble utile de diffuser ici ce pamphlet ne serait-ce que pour en combattre les affirmations et aussi pour trouver des raisons à s'ouvrir aux profanes en démystifiant la franc-maçonnerie.

11 bonnes raisons pour ne pas entrer en franc-maçonnerie

"Pourquoi entrer en franc-maçonnerie enfin surtout ne ne pas entrer dans la franc-maçonnerie ? La toile regorge de blogs de propagande vantant les prétendues merveilles de l’appartenance à la franc-maçonnerie et les immenses bienfaits de « l’initiation ». Naturellement, ces blogs ne sont que le reflet d’une pensée inversée propagée , la plupart du temps, par des initiés que la charité chrétienne qualifiera au mieux de « naïfs », au pire « d’imbéciles heureux. » Les malheureux, au cerveau lavé par la secte, croient visiblement ce qu’ils écrivent ou s’ils n’y croient pas réellement sont les suppôts éclairés et intéressés de la subversion des valeurs européennes. Klara Von Kustniz Klara Von Kustniz Reprenons donc le chemin du Beau, du bien et surtout du Vrai car ces blogs de propagande ne véhiculent que le mensonge. Pourquoi ne pas entrer en franc-maçonnerie ? Tout d’abord, le profane n’y entre pas par goût du progrès et des « grands principes », mais simplement par curiosité parce qu’il en connaissait un membre qui lui a promis monts et merveilles en lui vantant l’institution et par goût des affaires et du prestige social . Et il y reste car il se rend compte très vite qu’il s’appropriera un relationnel et un carnet d’adresses. 11 bonnes raisons pour ne pas entrer en maçonnerie

1-Vous avez déjà des amis En maçonnerie, vous vous découvrirez pléthore de nouveaux amis que vous n’avez jamais vus de votre vie et qui sous le nom de « frères » se précipiteront pour vous embrasser fraternellement lors de votre initiation en vous promettant un soutien indéfectible en toutes circonstances en vertu du fameux serment maçonnique et de la fraternité universelle. Dès que vous tenterez de faire mettre en application cette belle fraternité en demandant leur soutien, ils vous laisseront tomber lamentablement, sauf s’ils y ont un quelconque intérêt. Un maçon ne fait rien que par intérêt, ne serait-ce que pour asseoir son prestige personnel en loge et se constituer ce que Hegel nommait une « belle âme. » Gardez vos vrais amis ou restez seul. Il vaut mieux être seul que mal accompagné.

2-Vous n’aimez ni mentir, ni tricher ni voler Vous détestez profiter des autres pour vous hisser dans la société. Vous hésitez à mentir à votre prochain pour obtenir de lui ce que vous désirez et vous répugnez à utiliser une association comme levier social ou porte d’entrée dans les milieux autorisés. Vous avez parfaitement conscience de l’hypocrisie des rapports humains et du fait que celui qui clame le plus haut et fort sa droiture et sa rectitude n’est qu’un hypocrite opportuniste. Fuyez, vous risquez d’avoir des nausées dès franchie la porte du temple.

3-Vous êtes un non conformiste En loge, sous couvert d’attitude révolutionnaire, on vous servira la pire soupe de doxa universelle assaisonnée des pires poncifs des grands principes universellement reconnus, tout en rabâchant un rituel inepte sur fond de républicanisme bien pensant. La moindre idée subversive sera durement réprimée par une mise au placard voire une exclusion pure et simple de la loge.

4-Vous êtes catholique pratiquant et croyez que seul Notre Seigneur Jésus Christ est la clef du salut de l’humanité Dès la porte du temple franchie, le vénérable vous apprendra la nécessité absolue de la liberté de conscience, c’est-à-dire la haine du catholicisme qui comme vous l’apprendra ce parangon de vertu est la source de tous les maux de l’humanité. Lors de votre cérémonie d’initiation, vous serez amené à « tuer le vieil homme » pour « renaître à la lumière » vêtu d’un tablier blanc de peau d’agneau, dans une odieuse parodie inversée de la résurrection du Christ. Au grade de maître, la cérémonie d’élévation vous verra, en tant qu’homme, prendre la place de Dieu dans l’univers en vous relevant d’entre les morts. Sauvez votre âme, décampez.

5-Vous êtes matérialiste ou athée Sous couvert de tolérance et de liberté de conscience, la maçonnerie semble le temple de l’athéisme et vous avez des chances d’y être très à l’aise au début si vous professez la même chose. Cependant, en gravissant les degrés et en atteignant les hauts grades, vous vous apercevrez que la maçonnerie , si elle rejette la chrétienté, a une complaisance absolue pour l’islam qu’elle nomme « la voie droite » et qu’elle voit comme une tradition originelle et exempte de modifications humaines, que les mots secrets, mots de passe et autres simagrées à peine secrètes sont toutes issues de la Bible et de la Kabbale pour aboutir à une religion nouvelle, celle de la république et des droits de l’homme. Le « Grand Architecte de l’Univers » est un leurre.Vous adorerez le Veau d’or. Restez libre-penseur. N’est pas Zorobabel qui veut.

6-Vous avez un doute sur le bien fondé des droits de l’homme Vous pensez que le monde fonctionnait bien mieux du temps où ne régnaient pas l’individualisme et le libéralisme et où l’aspect sacré du pouvoir évitait à son détenteur de faire le mal ou de travailler à autre chose qu’au bien commun. Pour vous, le dogme égalitariste est une vaste fumisterie qui ne sert qu’à revendiquer plus de droits que de devoirs dans une société hédoniste et décadente. La devise Liberté, Egalité, Fraternité que les Frères hurlent régulièrement en loge dans leurs batteries d’acclamation vous laisse indifférent ou vous rappelle le désagréable souvenir de la Terreur, pas celle enseignée dans les écoles maçonniques républicaines -la vraie, celle qui a étripé la malheureuse Mme de Lamballe- restez juste et parfait, prenez la poudre d’escampette car ,ici, on vous enseignera que seule la République est la Vérité et que sa naissance dans le sang était justifiée.

7-Vous êtes trop occupé Vous avez envie de vous engager auprès d’une association qui prétend vous aider à progresser intellectuellement et humainement mais vous pensez que la maçonnerie vous prendra trop de temps. Les frères vous diront que deux misérables soirées par mois ne sont rien en regard du progrès que vous y ferez. Ce sera sans compter sur les prolongations ou agapes fraternelles, les « foyers » où on vous lavera le cerveau à coup de rituel, les tenues blanches, ouvertes, fermées, à géométrie variable, les colloques où il est de bon ton de se montrer pour faire une carrière maçonnique, les salons du livre et les « familiales » où vous serez invité avec femmes et enfants pratiquement tous les mois, sans compter les repas champêtres d’été et autres fêtes solsticiales. Finalement, vous ne verrez plus que des maçons, vous ne penserez et ne vivrez plus que maçonnerie, les frères n’ayant pas leur pareil pour vous couper du monde afin de mieux asseoir sur vous leur emprise. Retournez donc à vos occupations, vivez heureux avec votre famille et vos vrais amis, lisez des livres et écoutez de la musique.

8-Vous aimez tout ce qui touche à la tradition et à l’histoire Les sirènes de la maçonnerie vous chanteront le chant de la tradition mais pour mieux vous mentir avec de ridicules contes pour enfants faisant remonter la secte aux mystères d’Eleusis, à l’Egypte Antique, aux Templiers, aux bâtisseurs de cathédrale, et pourquoi pas à Assurbanipal, tant qu’on y est. La tradition maçonnique consiste à faire du passé table rase en niant la grandeur de l’histoire européenne, en promouvant la repentance ethno-masochiste afin de créer un homme nouveau, déraciné et adepte du transhumanisme le plus mortifère.

9-Vous êtes pauvre Voilà qui tombe mal, le Grand Orient a besoin de vous pour entretenir ses multiples temples, financer son patrimoine immobilier et graisser la patte de la république pour faire passer ses lois liberticides. Prévoyez une moyenne de 500 € par an pour la capitation et un budget « agapes » conséquent. Il vous faudra payer des verres à vos nombreux nouveaux amis et en particulier aux maîtres si vous êtes apprenti ou compagnon afin de vous assurer une rapide augmentation de salaire, c’est-à-dire un passage au grade supérieur. N’oubliez pas qu’on vous fera tout payer : le gant, le tablier et le cordon et qu’il faudra mettre la main au porte-monnaie le plus souvent possible pour aider les associations bien pensantes fortement représentées en loge, pour nourrir un jour les roms, un autre les migrants mais le moins souvent possible les européens de souche. Pour paraître en loge, vous aurez besoin d’un costume noir, d’une chemise blanche et d’une cravate noire. Les chaussures sur mesure et la montre de marque seront bien vues. Il va falloir faire un effort pour impressionner vos frères et leur montrer votre réussite sociale et votre éventuelle utilité dans les affaires. Si vous êtes ouvrier, au RSA ou tout simplement fauché, passez votre chemin.

10-Vous aimez votre femme En loge, vous serez la plupart du temps entre hommes, ce qui vous donnera l’occasion de briller auprès de vos frères en racontant la dernière blague à la mode, si possible une blague mettant en scène un curé pédophile. Lorsque des soeurs viendront en visite comme c’est le cas dans certaines loges, ou si vous entrez dans une loge mixte, il vous sera précisé qu’une sœur est un frère comme les autres, mais vous découvrirez bien vite qu’une sœur fait mieux le service à table lors des agapes et peut même agréablement passer sous la table, pour peu que votre prestige maçonnique lui plaise. Passons sur les sorties entre hommes dans les lieux de débauche situés aux alentours du temple. Les horaires des tenues vous laisseront libres de mentir tant que vous voulez dans votre foyer pour rentrer à des heures indignes d’un honnête père de famille, voire d’avoir une double vie. Il arrive que le maçon soit bigame.

11-Vous avez envie de vous améliorer Les seules choses qui s’amélioreront en loge seront votre orgueil et votre ambition , orgueil d’être passé du statut d’apprenti à celui de compagnon puis ambition de passer tous les autres degrés jusqu’au 33ème pour pouvoir mieux écraser les autres de votre immense savoir et de votre infinie rectitude.Ici, tout est symbole, tout est mensonge, la perfectibilité de l’homme n’est que sa perversion . La loge maçonnique est un lieu caché, sombre où l’on travaille de midi à minuit, vers l’obscurité, tout en prétendant être éclairé et donner la lumière au monde. La lumière ne peut jaillir de l’obscurité. Ce qui est beau, bien et vrai vit au grand jour et ne craint pas la lumière divine."

 

 

 

 

Gilets jaunes : voici ce que j'ai appris en regardant les vidéos de Maxime Nicolle depuis 3 mois

Maxime Nicolle a publié des dizaines de vidéos depuis le début de la crise des Gilets jaunes. Voici ce que j'ai appris en les regardant.

 

C'est l'une des figures les plus en vues des Gilets jaunes. Au même titre qu'Eric Drouet, Jérome Rodrigues ou Priscillia Ludosky. Maxime Nicolle - alias Fly Rider - a toutefois une particularité : il est celui qui s'exprime le plus souvent via des Facebook Live*. Ces vidéos lui ont permis d'acquérir une forte notoriété dans le mouvement. Ces directs, qui durent en général entre 30 minutes et 1 heure, sont suivis à chaque fois par des dizaines de milliers de personnes. Ils lui permettent d'exprimer ses idées, parfois complotistes, et de donner son avis sur l'avenir du mouvement. Depuis le début de la crise, j'ai vu des dizaines de ces vidéos. Voici ce que j'ai appris.

1 - Maxime Nicolle ne veut pas être considéré comme un leader mais se comporte comme tel

C'est la phrase qu'il répète sans arrêt dans ses live : "Je ne suis pas le leader du mouvement". Pourtant, dans la réalité, il se comporte comme tel. Il fait le tri dans les informations qu'il partage. Au moment de la brouille entre Priscillia Ludosky et Eric Drouet, il avait ainsi tendance à ne pas mettre en avant les événements organisés par le chauffeur routier de Melun. Il utilise ses directs durant la semaine pour remotiver les troupes avant la manifestation hebdomadaire du samedi, comme un chef avant une bataille. Il est très écouté par de nombreux Gilets jaunes, qui lui posent sans arrêt des questions sur le devenir du mouvement. Ce qui a le don de l'énerver.

On peut aussi émettre l'hypothèse que sans ses vidéos, sans les groupes Facebook comme celui de la France en colère d'Eric Drouet (316.000 membres) ou le sien (Fly Rider infos blocage; 175.000 membres), le mouvement n'aurait pas pu perdurer depuis 16 semaines. Il pourrait d'ailleurs encore se prolonger durant plusieurs semaines, voir plusieurs mois. Les groupes Facebook ou les vidéos de Maxime Nicolle et d'Eric Drouet permettent de maintenir le contact entre les Gilets jaunes.

2 - Il tient des propos très limites

Maxime Nicolle aborde souvent les questions politiques dans ses live. Il rappelle régulièrement les revendications des Gilets jaunes. Mais il a surtout un discours anti-élites très virulent. Il appelle à mettre en prison Emmanuel Macron. Il estime que le chef de l'Etat est un "pion" qui a été "mis là" pour "faire plaisir à ceux qui l'ont fait élire", c'est à dire les "lobbys et [s]es petits copains de la franc-maçonnerie". Son discours antimaçonnique est extrêmement violent : "Ils font des gueuletons entre potes pour savoir comment ils vont nous la mettre profond. Ce sont eux les complotistes, ce sont eux qui complotent. De ce que j’ai vu, je suis antimaçonnique. Il n’y a rien qui m’inspire confiance", a-t-il par exemple lâché récemment dans une vidéo. Dans le même enregistrement, il affirme aussi que le sionisme est une idéologie "raciste" et à "gerber".

3 - Il est charismatique

On ne peut pas comprendre le succès des vidéos de Maxime Nicolle - certaines ont été vues des centaines de milliers de fois - sans évoquer un point d'importance : Maxime Nicolle est charismatique. L'intérimaire a une expression hachée à l'écrit. En revanche, quand il s'exprime en public, il est clair, il fait souvent de l'humour, il est tranchant. Son seul défaut en terme de communication? Il est bien souvent trop long. Ces vidéos durent parfois plus d'1 heure. Mais ça ne nuit pas forcément à son succès. Le 11 février, il a par exemple publié une vidéo de 1h10. 220.000 personnes l'ont tout de même vue. Maxime Nicolle a parfaitement compris la façon de fonctionner de l’algorithme de Facebook, qui privilégie les vidéos provoquant des émotions fortes chez les utilisateurs, en particulier l'indignation

4 - Cette nouvelle manière de communiquer risque à terme de changer la vie politique française

Un homme seul dans sa cuisine en train de donner son avis sur le débat public français en direct sur Facebook. Le concept paraît basique mais c'est de cette manière que Maxime Nicolle parvient à accrocher l'attention de dizaines de milliers de personnes plusieurs fois par semaine. Surtout, cette manière de s'exprimer pourrait, à terme, bouleverser la vie politique française. Pour l'instant, les partis politiques utilisent Facebook de façon très institutionnelle. Emmanuel Macron (2,3 millions d'abonnés), par exemple, n'a tendance à publier sur sa page que des interventions très cadrées. Par conséquent, les scores d'audience des vidéos du chef de l'Etat ne dépassent pas parfois ceux de Maxime Nicolle. Edouard Philippe (73.000 abonnés) avait bien essayé au début du quinquennat de répondre en vidéo aux questions des internautes sur Facebook, mais le concept n'avait jamais vraiment pris. Ce qui fonctionne sur ce réseau social c'est l'authenticité, réelle ou feinte. A l'étranger, certaines personnalités politiques, notamment populistes, l'ont parfaitement compris. C'est le cas par exemple du vice-président du Conseil italien et ministre de l'Intérieur Matteo Salvini (3,6 millions d'abonnés), qui fait profiter à ses abonnés des paysages de la Sardaigne (442.000 vues) ou qui fait des discours politiques sur les migrants en sweat-shirt et en se filmant en selfie vidéo (484.000 vues). Le nouveau président du Brésil, Jair Bolsonaro, a aussi utilisé parfaitement les Facebook Live durant sa campagne pour contourner les médias traditionnels jugés hostiles.

Lire l'article de Michaël Bloch

 

 

 

ANTI-MACONNISME CHEZ LES GILETS JAUNES

Maxime Nicolle, l’une des voix les plus influentes du mouvement, accuse depuis quelques jours les francs-maçons de tirer les ficelles du pouvoir. Des propos loin de faire l’unanimité

On s’en rend compte au fil des jours. Le tumulte né de la crise des Gilets jaunes rime avec libération de la parole. Et les théories du complot, notamment « judéo-maçonnique », n’y échappent pas. Bien sûr, celles-ci ne datent pas de l’acte 1, loin de là, mais elles connaissent depuis le 17 novembre une certaine résurgence dans l’espace public. À la marge des réseaux sociaux, mais pas seulement.

Depuis dimanche, Eric Drouet, l’une des figures les plus influentes de la fronde, se plaint publiquement d’être questionné sur une possible conspiration ourdie par la franc-maçonnerie. Et cela en pleine manifestation, le samedi à Paris, comme ailleurs. « Certains groupes sur les manifestations nous interpellent sur ce sujet. Cela ne sert à rien de venir m’en parler. Si ça vous amuse d’interpeller des gens, pas avec nous, pas avec moi », s’est agacé le chauffeur routier francilien dans un de ses directs vidéo.

Jérôme Rodrigues, autre visage emblématique depuis qu’il a perdu un œil place de la Bastille en janvier, se souvient de deux épisodes de la sorte avec des « acharnés » comme il les appelle. À chaque fois, l’échange a démarré sur des bases cordiales, avant de « déraper d’un coup sur un tout tas de conneries sur les reptiliens, les illuminati, les francs-maçons etc. », confie-t-il au Parisien, désabusé. Ce sont des sujets que je ne maîtrise pas et qui me gavent. Moi, je ne suis pas complotiste pour un sou, je vis dans la réalité […] Les seuls francs-maçons que je connaisse, ce sont les maçons portugais qui sont des gens très francs », préfère en sourire le Franco-Portugais.

Maxime Nicolle s’assume « antimaçonnique » Ces derniers jours, la parole antimaçonnique s’est néanmoins trouvée un représentant Gilet jaune en la personne de Maxime Nicolle, alias « fly rider ». « C’est une communauté de riches, de milliardaires. Ils se tapent des gueuletons entre potes pour savoir comment ils vont nous la mettre profond » , peut-on l’entendre dire sur une vidéo récoltant plus de 100 000 vues. Ce sont eux les complotistes, ce sont eux qui complotent.

«De ce que j’ai vu, je suis antimaçonnique. Il n’y a rien qui m’inspire confiance ». Pour le Breton, aux propos déjà ambigus sur le rôle de l’Etat lors de l’attentat de Strasbourg, Emmanuel Macron serait justement « un pion » placé à l’Elysée par « les lobbys, et tous les petits copains qu’il a dans la franc-maçonnerie ». Impossible toutefois de parler d’une banalisation de ce discours. Sur la plateforme Le Vrai Débat, monté par certains Gilets jaunes en réaction à celle du Grand débat national, une infime partie des contributions demande la dissolution de la franc-maçonnerie. On en a compté 30 sur les 23 766 propositions émises, soit 0,1 %.

Source : Le Parisien

 

 

 

Attentat de Strasbourg, vaccins, Illuminati… pourquoi les complots séduisent tant

De par sa dimension hétérogène et insaisissable, la colère des Gilets jaunes semble réduite à aimanter une minorité férue de théories conspirationnistes. C’était d’ailleurs l’un des enseignements de l’enquête publiée en février par l’Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès et Conspiracy Watch. Eric Algrin, secrétaire Général de l’Institut Maçonnique de France, une association de promotion des activités des différentes obédiences auprès du grand public, ne jette d’ailleurs pas la pierre sur cette contestation.

« A chaque fois qu’il y a des manifestations publiques, l’antimaçonnisme réapparaît, au même titre que l’antisémitisme et l’antiparlementarisme. À plus forte raison quand les mouvements partent dans tous les sens. On l’avait déjà constaté lors de la Manif pour tous en 2012 ». Eric Algrin reconnaît la difficulté à sortir du climat de défiance nourri notamment par la culture du secret et de l’anonymat de la mouvance « fraternelle ». « En se réunissant dans des lieux fermés, évidemment que ça génère des fantasmes et qu’on devient le bouc émissaire de certains », juge-t-il. « Mais on progresse. Par exemple, il y a de moins en moins de Unes de magazines sur nous ».

Actuellement, environ 180 000 personnes sont francs-maçons en France. Parmi eux, les classes moyennes et supérieures s’avèrent en effet surreprésentées. Professeurs, médecins, avocats mais aussi hommes politiques. Le Sénat - le président du groupe LREM, François Patriat, est un membre assumé – ou encore le Conseil économique, social et environnemental (CESE) font figure de « bastions », note Challenges - cité d’ailleurs par Maxime Nicolle. Leur influence reste toutefois difficile à mesurer. Publiquement, elle tend à se porter sur des enjeux sociétaux. Des « frères » loin de s’opposer aux Gilets jaunes Si de nombreux frères - parmi eux, des ministres comme Gérard Collomb ou Jean-Yves Le Drian - ont apporté leur soutien au candidat Emmanuel Macron, ils ont parfois déchanté à son arrivée à l’Elysée. Les propos du président sur la laïcité - et « le lien à réparer » avec l’Église catholique - ont ainsi été vécu comme un affront.

Source:Capture d’écran du site « Le Vrai Débat »